Salut la compagnie,

Nous sommes arrivés depuis quelques  jours à Trondheim (cf carte à jour). Ici nous avons enfin du WiFi efficace, mais on  se prélasse et on en oublie d'écrire notre article haha ! Après 3  semaines d'absence, voici l'article tant attendu sur nos péripéties norvégiennes au nord du cercle polaire !

Pour ceux qui n'auraient pas fait leur devoirs, pas de panique car l'enseignante est en vacances ! Voici un petit rappel : nous sommes entrés en Norvège il y a un peu plus de trois semaines par le nord. Changement radical de décor entre la Laponie désertique et les fjords aux montagnes enneigées. Nous nous sommes vite réfugiés à Tromsø chez Françoise pour éviter la grosse tempête qui s'abattait sur nous... Pluie et vent contraire, le bonheur ! Et non, la  Norvège au delà du cercle polaire n'est pas encore sous la neige, c'est plutôt un hiver bien pluvieux de Bretagne, le retour aux sources !

Quelques km après la frontière

Difficile de visiter et d'apprécier Tromsø sous ces trombes d'eau mais nous découvrons quand même les richesses de la ville. Ancienne ville de pêcheurs et point de départ des excursions et expéditions arctiques, Tromsø et ses belles maisons en bois rouges, jaunes et bleues se situent sur une îles au milieu des montagnes déjà enneigées (quand on a la  chance de voir les sommets !). Mais nous avons d'autres occupations  lorsqu'il pleut. Nous passons un aprem au Kunstmuseum afin de faire valoir nos talents créatifs. Et Françoise nous initie à la cuisine locale pour le plat national Norvegien : le Farikal, littéralement de l'agneau cuit dans du chou mijoté quelques heures. Un régal !!

Rue désertique (et très ventées) de Tromsø

Après avoir échappé aux plus gros des rafales, nous avons pris la route pour arpenter les routes des îles qui fragmentent les côtes nord de la Norvége :  Senja, Andøya, Vesteralen puis les fameuses Lofoten, celles qui s'affichent dignement sur nos fond d'écrans Windows !

Bye bye Tromsø

Ça  n'a pas été de tout repos. Les bateaux ferry d'île en île ne fonctionnent que l'été (début juillet jusque fin août), il faut donc contourner, prendre d'autres routes, rentrer puis sortir des longs fjords. Quelques rayons de soleil et une météo presque hivernale.. Pour  la première fois, devant les difficultés, nous avons même songé à nous arrêter !

Reprenons dans l'ordre :

Etape 1 : Ile Senja

Brute et agressive. Rudement conseillée pour ses fjords et versants abrupts, nous avons rejoint Senja par bateau rapide (va savoir pourquoi ceux là fonctionne hors été). Moins touristique et très sauvage, nous y découvrons nos premiers vrais fjords et leurs petits villages nichés dans leur creux. S'élevant à presque 600m, les montagnes se déversent directement dans la mer, difficile d'imaginer des routes longeant la côte... C'est ainsi qu'on y découvre les tunnels en montée (certains à 10%) et nous nous refamiliarisons avec les ascensions courtes mais intenses.

Notre  première randonnée nous élèvent au mont Segla : perchés au dessus du  vide à 400m de haut, la vue est saisissante et le beau temps est de mise  !

Petit tunnel
La vue de sur Segla (le rayon de soleil ne dure jamais longtemps)
Segla depuis en bas

Puis le temps s'est gâté et il a fallu affronter la pluie et les grosses rafales parfois dangereuses qui nous font chasser sur la route...

Après avoir passé une nuit avec des vents a 80-100km/h en accrochant la tente du mieux que l'on pouvait. Nous avons, toujours têtus, tenté une deuxième randonnée. Sous la pluie, avec courage et chaussettes mouillées nous avons quand même parcouru la moitié avant d'abandonner face au chemin imbibé (et nos vêtements aussi). La grêle a au raison de nous.

Point de vue sur les dents du diable
On profite comme on peut

L'idée n'étant pas de rester une  semaine sous la tente et les hôtels étant à environ 120€ la nuit, nous avons continuer tant bien que mal entre averses glaciales et vents turbulents. Après trois jours de pluie, Senja finira de nous achever avec une nuit a -5 degres et une journée à jouer autour des 5 degrés ! Ceci dit, c'était une bonne occasion de ressortir nos investissements  pour l'hiver. Bastien réinventera même l'utilisation des moufles.

Un petit tunnel a 10%
Moufles chaussons

Ce  soir là, un peu à bout, nous avons sérieusement remis en question la suite des événements... Nous avons commencé à réfléchir à une solution de replis quitte à ne pas voir les Lofoten... Premier dur moment pour le  moral...

Heureusement, nous avons pu finir notre tour de l'île chez Hanne à Finnsnes, qui nous a accueilli pour la nuit au chaud avec, en prime, vue sur les aurores boréales. Chez elle, nous  avons pu faire le point et coup de chance, la météo prévoyait un temps merveilleux* pour la semaine suivante ! (*merveilleux : à remettre en  contexte avec les Lofoten en octobre, soleil caché mais pas de pluie !)

Aurores depuis la terasse
Par ou allons-nous ?

Etape 2 : Andøya et Vesteralen

Il fait certes "beau" mais nous souhaitons aller vite au nord d'Andøya pour débuter le périple des Vesteralen. Malgré le bateau d'été fermé et la grève des chauffeurs de bus (si si, même en Norvège !), nous prendrons finalement l'Hurtigruten : petit paquebot qui sillonne les côtes Norvégiennes, pour nous avancer. Seuls à bord, nous profitons de la vue aux meilleures places !

En quelques phrases :

- Au nord, les paysages escarpés et les longues plage de sable blanc nous rappellent les côtes "bretonnes". Nous traversons le village de Bleik, village de pêcheurs et point de départ des excursions baleines et macareux.

La mer
Reveil brumeux
Bleik
Phare breton


- Le vent est toujours de face (y a t-il vraiment besoin de le préciser finalement ?)

-  La durée du jour baisse de jour en jour, le soleil toujours bas nous apporte toujours les meilleurs couleurs. En gros, lever de soleil de 8h à 13h (pas de chance s'il y a des montagnes, le soleil ne dépassera pas  la cime), puis coucher de soleil de 13h à 19h !

Couleurs au reveil
4h apres le reveil

- Grâce aux  promos dans les magasins, nous improvisons chaque jour de nouvelles recettes : genou de porc à la moutarde, "fiskeboller" ou quenelles de  poisson sauce beurre échalote, "fiskekaker" ou nugget de poisson façon cordon bleu au feu de bois ! Ici, hormis quelques pommes et poires de saison abordables, les légumes arrivant au nord du cercle polaire sont hors de prix !

Et un genou en promo
Confiture et tricot
Fiskeboller sauce au beurre blanc

- Les fjords et montagnes sont toujours aussi massifs et grandioses. Nous vivons un deuxième automne !

Etape 3 : Iles Lofoten

Nous attendions cet endroit depuis presque 8 mois haha ! Et nous ne serons pas déçus !

Première journée ensoleillée, après avoir été déposés en bateau au port de Fiskebol. Tellement "chaud", c'est à dire pas de vent et du soleil, que nous nous baignerons dans les eaux limpides d'un fjord, au pied d'une petite cabane de pêcheur. Intense et glacé, mais tellement content !

L'après-midi nous amène à Grunnfør sur une plate bande près de la mer, complètement dégagée avec 2 petites cabanes : un petite maison aux airs  de bar de plage et un abri vitré pour observer la nature et la mer. Rapidement, d'autres voitures et camping-car se ramènent. Le lieu à l'air connu et fréquenté... Nous rencontrons Robin, un allemand d'Oslo en week-end aux Lofoten, qui nous explique que la petite maison est un bar self service avec un gros poêle (Rolf's bar) ! Nous partageons bières et barbecue, discussions sur les voyages. Robin a tout le matériel dans son  pick-up pour monter sa menuiserie, il nous confectionne généreusement une superbe cuillère en bois pour nos preparations culinaires ! Danke !

Puis Markus et Sabrina se joignent au groupe. Allemands eux aussi, dont le rêve est de partir au Canada pour quelques années. Mais covid faisant, c'est en Suède puis Norvège qu'ils sillonnent routes et paysages !

Et le spectacle commence. De longues traînées vertes dansent dans le ciel. Nous comprenons l'intérêt de ce lieu. Nous passons la soirée passer de la chaleur du bar au froid de l'extérieur pour rêver devant ce spectacle d'aurores !

Soirée belle :)

Markus et Sabrina
Robin nous contocte une cuillere en bois

Les jours suivants sont plus difficiles. Toujours pas de pluie, mais le vent s'accentue. Parfois il nous pousse, puis l'instant d'après, il nous nargue et nous empêche d'avancer... Nous sommes fatigués et refusons de l'admettre. Il devient difficile de profiter de ce que nous vivons. Nous avons besoin de confort !

C'est après une grosse étape de 80km à travers fjords, vallées fabuleuses, pics enneigés, tunnels sous la mer interminables et ponts tres haut que nous rejoignons Fredvang pour 2 nuits au chaud, dans un vrai lit !

Nous en profitons pour grimper au sommet du Ryten, sous le soleil. Quel bonheur et quelle vue !

Ryten

Notre  dernier jour, sur la pointe sud et plus touristique des Lofoten, nous  réserve malgré la pluie et le gris les beaux fonds d'écran Windows connus de ces îles. Nous achetons de la morue séchée (au vent et à la  pluie, si si ça marche) au village d'Hamnøya et ses maisons jaunes sur pilotis.

Reine

De peur de rater le bateau qui nous ramènera au continent, nous dormirons sous l'abri (fermé et chauffé, le luxe) du terminal de ferry de Moskenes. Nous quittons ainsi les îles Lofoten tôt le matin en direction de Bodø. Ça secoue fort pendant 3h, mais nous arrivons en pleine forme avec Kraken et Charette sur la terre ferme.

A l'abri et au chaud en attendant le ferry

Et  la suite ? Après une journée calme à la bibliothèque de Bodø, avec vue sur le port, nous nous embarquons de nuit pour le train de Trondheim. La fatigue des kilomètres, des mois de nomadisme, se font ressentir sur la  fin... La météo ne s'améliore pas. Il etait temps de quitter ces îles, de regagner le continent et de redescendre sous le cercle polaire.

Port de Bodø
Il y a pire vue pour patienter

Nous réfléchissons maintenant à la suite et nous vous glisserons un petit mot lorsque nos idées se seront assemblées.

En  tout cas, après 10h de train, nous débarquons à Trondheim, sous un  crachin typiquement breton, ouhhhhhh que cette ville nous plaît :)

Trondheim

Mille bises et a bientot

Kraken et Charette